Un poème de Rana ZEID.
Traduit de l’arabe au français par Dima Abdallah.
Moi, Dieu et toi,
Deux oiseaux et un franc-tireur.
Le franc-tireur ne se rappelle rien de son passé,
La précipitation lui fait oublier ses plaisirs…
Ses poches sont lourdes de la douleur des balles,
Son doigt attend le départ rapide après le tir.
Vivrai-je assez pour que les feuilles de vigne bourgeonnent sur moi,
Si je ne meurs pas qui serai-je ?
Une danseuse de ballet,
Qui a jeté son cœur au puits,
Tel un récipient métallique
Puis l’a ressorti fissuré,
Que le monstre a trainé au puits
Et elle est devenue monstre comme lui.
Le franc-tireur a t-il oublié
Le sang à découvert sur mon épaule
Et la fraicheur de la paume d’un homme
Contemplant la mer
Dans son autre paume ?!
Moi, Dieu et toi
Deux oiseaux et un franc-tireur
Sans odeur de meurtre,
Il a sa sombre cave
Et le battement lent du cœur
Et pour nous tous les trous des arbres anciens.