[Par Sintius MALAIKAT et John CHITAMBO LOBE]
« Peut-on tout dire, tout écrire, tout montrer et tout informer en tant que journaliste? »
Les éditeurs et les journalistes disposent-ils d’une totale liberté à partir du moment où ils respectent strictement la loi? Alors informer, c’est quoi? Si la liberté d’informer ou de la presse fait l’objet dans les pays démocratiques d’une protection particulière, c’est parce que l’information constitue l’une des conditions essentielles du fonctionnement démocratique de la société humaine.
Les journaux devraient donc toujours s’adresser à la raison des lecteurs et leur fournir des informations, des analyses, des commentaires sérieux, avec le souci primordial de présenter et d’expliquer l’actualité afin de la rendre plus compréhensible. Or, un média est aussi une entreprise commerciale ; pour augmenter les ventes ou l’audience de la population, il est amené à susciter l’attention des lecteurs de journaux, de magazines, de livres, de téléspectateurs, des auditeurs de radio, par des informations sensationnelles ; il est amené à leur raconter des histoires, cruelles ou émouvantes, à s’adresser à leur sensibilité, à jouer de leurs émotions. Et parfois il va trop loin, beaucoup trop loin, car un article peut améliorer une situation comme il peut détruire une vie.
La liberté d’informer est-elle un droit absolu? En d’autres termes, la liberté de la presse a-t-elle des limites ? Si c’est le cas, qui les fixe? L’exercice de la liberté d’expression comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires au respect des droits, de la santé ou de la moralité publique dans un pays ; mais la conception de la moralité publique n’est bien sûr pas la même en France, en Iran, au Vietnam, en Zambie, aux Etats-Unis, au Rwanda, en Syrie et en Italie! Donc la liberté d’informer est encadrée par la loi respective de chaque pays. Alors, pourrons-nous parler, écrire, informer et imprimer librement sauf pour répondre aux abus de la liberté dans les cas déterminés par la loi ? Ainsi la liberté d’informer c’est comme le vin: à consommer avec modération pour ne pas s’attirer d’ennuis inutiles ; car la loi fixe les limites à ne pas franchir et les médias ne peuvent pas dire, écrire ou montrer n’importe quoi sous peine de mettre en danger l’ordre public ou la sécurité de la nation. Ils n’ont pas le droit d’agresser les individus, de violer leur vie privée, c’est la loi qui fixe les limites à ne pas franchir sous peine de sanctions ; il n’y a pas de liberté sans responsabilité.
Sans l’information pas de développement durable et pour bien s’informer, il faut une presse libre ; alors c’est pourquoi « La Journée d’information des Nations Unies (ONU) sur le développement dans le monde » a lieu chaque année le 24 octobre pour attirer l’attention de l’opinion publique mondiale sur les problèmes de développement dans le monde et sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour les résoudre. Mais la Journée mondiale de l’information sur le développement, en espagnol: « Día Mundial de Información sobre el Desarroll » et en Anglais: « World Development Information Day » est une célébration et non un jour férié.
En 1972, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement a proposé des mesures pour la diffusion libre de l’information et la mobilisation de l’opinion publique par rapport à des problèmes de commerce et de développement durable dans le monde avec la collaboration des médias.
Les technologies modernes actuelles de l’information et de la communication ont le potentiel d’apporter de nouvelles solutions aux défis du développement dans le monde. Il ne faut pas les utiliser pour des actes de terrorisme, des crimes organises ainsi que pour la dégradation morale des jeunes gens, mais s’en servir au profit de toute l’humanité ; et cela en particulier dans le contexte de la mondialisation, de la paix, de la démocratie, de la modernisation afin de favoriser l’industrialisation, la croissance économique, la compétitivité, l’accès à l’information libre, à l’éducation, à la connaissance, à l’éradication de la pauvreté , des maladies et de l’inclusion sociale.
Cette résolution appelle à l’introduction de la Journée mondiale du développement de l’information en vue d’attirer l’attention des gens à travers le monde sur les problèmes de développement à tous les niveaux de la vie humaine. Un autre objectif de l’événement est d’expliquer au grand public pourquoi il est nécessaire de renforcer la coopération internationale avec les autres pays afin de trouver des moyens de résoudre ces problèmes propres dans l’entraide mutuelle. L’Assemblée a également décidé que la journée devrait coïncider avec la Journée des Nations Unies pour souligner le rôle central du développement dans le travail de l’ONU dans le monde.
Les activités de la Journée d’information sur le développement mondial attirent tous les médias du monde, y compris les journalistes de la télévision, de la radio et de la presse écrite en tant que moteurs principaux de l’information publique. Partout dans le monde, il y a de nombreux événements médiatiques organisés pour attirer l’attention sur le travail qu’effectue l’ONU dans les pays en voie de développement, en collaboration avec les journalistes, en particulier en ce qui concerne les problèmes de commerce et de développement dans ces pays. Beaucoup d’entr’ eux sont destinés à des journalistes travaillant pour divers médias, y compris la télévision, la radio, les journaux, les magazines et les sites Internet.
Nous estimons que l’amélioration de la diffusion de l’information libre et la mobilisation de l’opinion publique dans le monde, en particulier chez les jeunes du monde de demain, conduirait à une plus grande prise de conscience des problèmes de développement dans le monde. Cela favoriserait ainsi les efforts de coopération internationale pour le développement pour tous et partout dans le monde.
Il y a cinquante-sept ans, la Journée mondiale d’information sur le développement a été créée. Le monde de cette époque diffère sensiblement de notre monde d’aujourd’hui. C’était encore le milieu de la guerre froide et ces événements entravaient sérieusement la coopération internationale dans beaucoup de pays. La circulation de l’information libre était également beaucoup plus limitée qu’elle ne l’est aujourd’hui à l’ère de l’Internet et autres moyens modernes et sophistiqués de communication pour faciliter les travaux des médias au service du peuple de ce monde. Cependant, malgré le travail acharné des Nations Unies et autres organisations internationales actives, le besoin d’information libre et de développement durable, reste extrêmement important et urgent dans beaucoup de pays aujourd’hui.