Débat à l’Unesco : Sécurité des journalistes, Liberté et Démocratie

[Par ADS]

Dans ses efforts pour soutenir la liberté d’expression, Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco a exprimé sa solidarité à tous les journalistes lors d’une conférence tenue au siège de l’institution à Paris mercredi – ceux de Charlie Hebdo en particulier, qui « risquent leur vie pour accomplir leur devoir ».

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« S’attaquer à des journalistes, c’est s’attaquer au principe même de la liberté d’expression », poursuit la directrice générale. Et de conclure en appelant à « assurer et renforcer la sécurité des journalistes » dans son discours d’ouverture de la conférence sur la « Protection des journalistes » au lendemain de l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo.

Annick Girardin, secrétaire d’Etat française au développement et à la francophonie, représentante du gouvernement français à cette conférence a rappelé que « La France est pour l’information libre, indépendante, irrévérencieuse, que la France défend la liberté d’expression, sans oublier la liberté de conviction et de croyance ». « Nous respectons la sensibilité des opinions partout dans le monde. Tout media a le droit de publier en France dans le respect des lois. Chaque individu qui se sent lésé par une publication quelle qu’elle soit a le droit lui aussi et la possibilité de se tourner vers la justice pour faire respecter ses droits. Mais en aucun cas on ne peut avoir recours à la violence », a-t-elle précisé.

IMG_0870Les dessins de presse publiés, souligne-t-elle, peuvent véhiculer des idées extrêmement puissantes dans un langage universel. En cela les caricaturistes sont des sortes de fantassins de la démocratie. Selon la réprésentante du gouvernement, 90% des crimes terroristes sont impunis. La France apporte son soutien aux journalistes en danger à travers Reporters Sans Frontière et la Ligue européenne des droits de l’homme. Avant de conclure en rappelant une citation de Manuel Valls, Premier ministre Français à la représentation nationale Lundi : « La meilleure des réponses au terrorisme qui veut précisément diaboliser ce que nous sommes, c’est-à-dire une grande démocratie, c’est le droit, la démocratie, la liberté ».

Plantu caricaturiste au journal le Monde se lâche : « On est en colère depuis dimanche la marche merveilleuse des Français et du monde entier on se rend compte que la liberté d’expression c’est quelque qui ne touche pas forcément que les dessinateurs, que les journalistes mais tout le monde ».

Au cours des débats qui ont suivi sur « dialogue interculturel et sociétés fragmentées » qui a vu se succéder au micro d’éminentes personnalités du monde des médias et des défenseurs des droits des journalistes, les interventions étaient plus ou moins équilibrées et appelaient à « une prise de conscience » sur les limites de la liberté d’expression.

« On doit savoir que caricaturer le prophète Mahomet (Psl, ndlr) est offensant. Qu’il y a des gens qui sont prêts à mourir pour cette offense. En y prenant garde, on arriverait à lutter contre le fondamentalisme islamique», soutient Omar Belhouchet, journal à El Watan (Algérie).

John Ralston Saul, président du PEN international a exprimé son inquiétude face aux déclarations des politiques vis-à-vis de la montée du terrorisme : « Je suis inquiet quand on déclare la guerre au terrorisme : on a déclaré la guerre contre la drogue, contre le crime organisé, contre le terrorisme, ça n’a pas marché. Qu’allons-nous faire ? »

 

 

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