[Par Emile Zola NDE TCHOUSSI]
Le 16 novembre, le Président de la Bulgarie Rossen Plevneliev a ouvert le Forum des dirigeants organisé dans le cadre de la 38e session de la conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.
Paris, la capitale française, abrite depuis lundi dernier et ceci jusqu’au mercredi 18 novembre, le Forum des dirigeants, organisé dans le cadre du 70e anniversaire de l’UNESCO. Cette 38ème session est dédiée aux victimes des attentats terroristes qui ont frappé Paris le 13 novembre. « Malgré les événements tragiques de vendredi dernier, nous sommes réunis ici aujourd’hui en tant que nations à l’occasion de notre 70ème anniversaire sous la bannière de l’UNESCO, pour proclamer au monde que l’esprit humain ne doit jamais être supprimé. L’aspiration de l’humanité à la paix, la tolérance et la coexistence mutuelle doivent être ressuscités », a déclaré Stanley Mutumba Simataa, Président de la 38e session de la Conférence générale dans son discours d’ouverture.
En ouvrant le Forum, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a évoqué les événements tragiques et terribles qui ont frappé Paris et le monde entier. « Il s’agit d’une attaque contre l’humanité. Nous ne l’accepterons pas. Nous ne céderons pas. Nous devons rester unis, avec la France, avec toutes les femmes et les hommes, avec toutes les sociétés ».
Citant l’Acte constitutif de l’UNESCO adopté il y a 70 ans, qui stipule que « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes et des femmes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix », la Directrice générale a souligné que cela « n’a jamais été aussi actuel, aussi pertinent ». Dans son discours, le président bulgare a souligné que « l’idéologie du terrorisme ne peut être vaincue par les armes. Elle pourra être vaincue par des idées, par l’éducation et par des sociétés tolérantes ».
Racines du terrorisme
« Ce n’est qu’en restant unis contre cette menace mondiale que nous gagnerons ce combat », a-t-il ajouté. Le Président a salué le travail mis en œuvre par l’UNESCO au cours des 70 dernières années et a rappelé que « l’UNESCO est le premier forum international consacré à la protection du patrimoine spirituel et culturel de l’humanité ». Il a encore souligné que l’Organisation dispose de « tous les outils pour promouvoir le dialogue culturel et religieux et prévenir la radicalisation des jeunes, qu’il s’agisse de l’éducation pour tous ou encore du partage des connaissances scientifiques pour un meilleur avenir de l’humanité ». Se référant aux racines du terrorisme, le Président a déclaré : « Il est temps d’investir plus d’efforts et de ressources dans l’éducation et la diversité culturelle afin d’assurer un avenir juste et durable pour tous ».
Juste après le président bulgare, ce fut le tour du Président Paul Biya de prendre la parole. Dans son propos liminaire, le Chef de l’Etat du Cameroun a appelé chaque nation à contribuer au combat contre le terrorisme : « Mon propre pays, havre de stabilité, en fait aujourd’hui la douloureuse expérience. Il subit depuis quelques années les attaques terroristes de Boko Haram. C’est le lieu pour moi de rappeler qu’aucun pays n’est à l’abri des attaques terroristes » […] « Ce qui vient de se passer à Paris, le soir du 13 novembre, est particulièrement significatif. Le combat contre le terrorisme est le combat de toute nation qui met le respect de la personne humaine et de sa vie au premier rang de ses valeurs. Ce combat incombe à chaque nation. Il appartient à chaque nation d’y apporter sa contribution.»
« Au sein de la vaste famille du système des Nations Unies, le Cameroun éprouve une inclinaison particulière pour l’UNESCO. […] Pays pacifique et tolérant, peuplé de populations d’origines, de religions et de traditions culturelles diverses, il se reconnaît dans l’idéal humaniste de l’UNESCO dont l’objectif ultime est « l’épanouissement » de l’homme et l’harmonie entre les peuples. Comme l’UNESCO, le Cameroun pense que nos différences, loin d’être un handicap, sont une source d’enrichissement », a poursuivi Paul Biya.
Toujours lundi matin, après le chef de l’Etat camerounais, les représentants des pays suivants, l’ex-République yougoslave de Macédoine, la Libye, la République de Lituanie et la République de l’Inde se sont également exprimés à la tribune de l’UNESCO. Dans l’après-midi, les trois anciens directeurs généraux de l’UNESCO, M. Amadou-Mahtar M’Bow, M. Federico Mayor et M. Koïchiro Matsuura, ont prononcé des discours en séance plénière et se sont interrogés sur la portée du 70e anniversaire de l’UNESCO. En soirée, vers 19h, la commémoration a commencé en salle I par des interludes musicaux de l’Orchestre mondial pour la paix. Les musiciens représentant 19 nationalités ont interprété des morceaux de Samuel Barber et de Tchaïkovski en mémoire des victimes tuées lors des attaques terroristes vendredi. Cette interprétation était dédiée aux familles des proches.