[Par Yvette MUREKASABE]
Des tueries sur la population de la capitale Bujumbura ont lieu de manière quotidienne. Les quartiers qui ont manifesté contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza sont dans le collimateur des forces de sécurité depuis huit mois.
Cinq personnes dont un policier ont été tuées dans la nuit du 1 au 2 décembre, dans la zone de Cibitoke à Bujumbura. Pierre Nkurukiye, le porte-parole de la police Nationale, dit que trois habitants du quartier de Mutakura ont été décapités, qu’ils auraient été exécutés ailleurs et jetés dans ce quartier. Quant au policier, il indique qu’il est tombé dans une embuscade à Mutakura et que des échanges de tirs ont eu lieu. Le sixième cadavre d’un jeune homme a été retrouvé à Cibitoke et les circonstances de sa mort reste inconnues.
A ce bilan s’ajoute le corps d’une jeune fille de la commune Musaga retrouvé dans la matinée du mercredi 2 décembre. Cette situation sécuritaire qui se dégrade inquiète de plus en plus la société civile Burundaise. La Ligue des droits de l’homme Iteka se dit indignée par ces crimes commis par le gouvernement de Pierre Nkurunziza : « L’état doit garantir la sécurité de tout citoyen burundais, il est regrettable de voir des gens qui avaient été arrêtés par les services de sécurité être retrouvés par la suite assassinés » .
Les partis de l’opposition et la société civile Burundaise demandent à l’ONU d’envoyer dans les plus brefs délais les troupes onusiennes pour arrêter cette criminalité sans précèdent du régime de Pierre Nkurunziza. Ce cri d’alarme vient après que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ait proposé au conseil de sécurité de l’ONU le 30 novembre trois options pour sortir le Burundi de la crise: une mission de maintien de la paix sous mandat de l’ONU, une mission politique spéciale ou bien l’apport d’une équipe de soutien chargée de la promotion d’un dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition.
Cependant, l’envoi de casques bleus n’a pas été une option privilégiée par le Secrétaire général de l’ONU. Dans sa correspondance, Ban Ki-moon recommande au Conseil d’adopter pour l’instant la troisième possibilité.