[Par Makaila NGUEBLA]
La journée internationale des migrants a été célébrée, ce vendredi 18 décembre, partout dans le monde où vivent les migrants. C’est aussi le cas en France où se trouvent 7000 personnes dans la jungle de Calais, véritable concentration humaine des gens en provenance de zones de conflits de tous genres.
Située à peu prés à une distance de 300 km de Paris, la jungle de Calais abrite, selon un rapport de l’association Migreurop, 7000 personnes issues de pays d’Afrique et d’Asie, foyers des conflits armés, d’instabilité politique et d’autres aléas climatiques, qui les ont contraintes à abandonner leurs domiciles et leurs familles. Elles ont emprunté le douloureux et périlleux chemin de l’exil.
En l’honneur et en solidarité avec tous ces hommes, ces femmes, ces enfants et ces vieillards venus d’Erythrée, du Soudan, d’Ethiopie et du Tchad, et en ce qui concerne l’Afrique, de Syrie, d’Afghanistan, du Kurdistan, d’Irak pour l’Asie, des artistes français comme Paul Heintz, jeune réalisateur et vidéaste, se sont déplacés jusqu’à la jungle de Calais pour célébrer avec eux cette Journée Internationale des Migrants qui leur a été dédiée par l’ONU, et les soutenir en diffusant des films sur leur parcours, en réalisant leurs portraits et autres expositions.
Jungle de Calais ou concentration des conflits
Les conflits du Darfour au Soudan, la répression politique en Ethiopie, les arrestations arbitraires et les enrôlements forcés des jeunes érythréens dans les services militaires, les violations et les atteintes aux droits de l’homme au Tchad, sont fondamentalement les principales causes soulevées par ces migrants pour justifier leurs exils massifs et solliciter une protection humanitaire internationale.
Comment-vivent-ils ?
Regroupés par pays et par communauté, les migrants de la Jungle de Calais vivent sous des tentes dans des conditions humainement terribles et insoutenables. Ils partagent leurs quotidiens dans l’insalubrité, la promiscuité, l’insécurité humaine et dans une misère indescriptible souvent choquante. Ils espérent des lendemains meilleurs. Certains d’entre eux attendent impatiemment une reconnaissance de leur statut de réfugiés en France. D’autres rêvent de rejoindre l’Angleterre, pays qui offre, selon eux, des meilleures conditions de vie aux réfugiés à la différence de la France.
Régulièrement assistés par des bénévoles mobilisés pour leurs causes, ils bénéficient de nourriture, de couverture et d’autres aides et résistent aux intempéries climatiques. Malgré tout, ils ont développé des centres d’activités commerciales, des lieux de cultes, d’attraction et des distractions pour s’occuper. Mais jusqu’à quand ?
Mahamat est Tchadien, il vit à Calais parce qu’il a fui l’injustice sociale, l’exclusion, l’arbitraire et toute forme d’humiliation subie par les populations tchadiennes, nous a-t-il confié. Le sort de ces âmes dépendra inéluctablement d’une volonté politique globale à l’échelle des pays européens et d’autres Etats qui souhaitent les accueillir sur leurs sols.
Mais à cause des récentes attaques terroristes de Paris de novembre où ont été tués des centaines de personnes, l’espoir s’évapore comme du neige au soleil pour ces migrants. Ils risqueraient de voir durcir contre eux des mesures protectionnistes, restrictives et toutes formes de contrôle en termes de dérives policières souvent violentes. Tout est possible !