[Par Elyse NGABIRE]
Après son entrée dans les institutions élues pendant l’été de 2015, le camp Rwasa indique qu’il visait la protection de ses militants. Pourtant, Aimé Magera, porte-parole, constate que Bujumbura n’a pas arrêté son plan dit ‘Safisha’. Il exhorte l’intervention rapide de la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu).
William Nimubona était le représentant de la ligue des jeunes du parti FNL pro Agathon Rwasa dans la zone urbaine de Kamenge. Son corps a été retrouvé le matin de lundi 4 janvier à Carama, au nord de la capitale Bujumbura. Ses compagnons de lutte indiquent que son assassinat a des mobiles politiques. Et Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa, n’est pas loin non plus de cette triste réalité : « Ce meurtre atroce est un coup dur au parti et aux militants qui depuis 1980, sont victimes de leur idéologie. »
Quand on chasse le naturel, constate-t-il, il revient au galop. Pour lui, le pouvoir de Bujumbura revient sur son plan ‘Safisha’ déclenché depuis son accession au pouvoir contre des opposants issus du FNL.
L’assassinat atroce de M. Nimubona, regrette M. Magera, traduit l’intolérance qui a toujours caractérisé le pouvoir face aux militants fidèles à M. Rwasa.
Le porte-parole d’Agathon Rwasa constate que la violence s’amplifie de plus bel envers leurs militants.
En guise d’exemple, il fait savoir qu’Agathon Rwasa lui-même a déjà échappé de justesse à deux attentats. Un député du même camp, s’indigne M. Magera, est aujourd’hui menacé pour avoir accordé une interview à la RFI.
A Muyira (commune Kanyosha), poursuit-il, un militant a été retrouvé mort la semaine passée, un chef collinaire Kibenga (commune Isale) échappera aussi de justesse à la mort, il y a quatre jours.
Une accalmie qui vient de durer le temps de la rosée ?
L’entrée d’Agathon Rwasa dans les institutions élues pendant l’été de 2015 avait été pour cet opposant, une voie pour épargner ses militants de la violence. Pourtant, elle reprend de plus bel. Une accalmie qui vient de durer juste le temps de la rosée ? M. Magera avoue que non : « Il n’y a jamais eu de répit envers nos militants, seulement quand nous avons décidé d’entrer dans les institutions, l’intensité des assassinats de nos fidèles avait diminué. » L’assassinat atroce de M.Nimubona, regrette Aimé Magera, vient allonger la liste des victimes.
Face à la « mauvaise » volonté du pouvoir de Bujumbura de dialoguer afin que le pays recouvre la paix, M. Magera indique que la seule chose qui peut sauver le pays, c’est l’envoi de la force d’interposition comme le parti FNL n’a cessé de la réclamer depuis de début de la répression face aux manifestations pacifiques.
Et pour y arriver, conclut-il, l’implication directe de la région, de la Communauté internationale, etc. s’impose pour stopper le chao et forcer le pouvoir Nkurunziza à négocier: « Elle ne doit pas céder aux caprices du système Nkurunziza. »