France : Une solidarité silencieuse

[Par Diane HAKIZIMANA]

Alors que le monde actuel vit au rythme des secousses du terrorisme et de l’immigration, il existe de simples âmes charitables. D’une simplicité et amabilité sans faille, elles agissent en douceur via des associations. Ni les poseurs de bombes, ni les tirailleurs à kalachnikov sans aucun état âme n’ébranlent leur solidarité. Elles sont prêtes à accueillir les demandeurs d’asile et peu importe leurs origines. Cet article s’intéresse à cette catégorie de simples mortels animés d’une humanité sans égale qui, malheureusement, laisse indifférent le monde dit du « Buzz ».

cropped-bannerÇa commence comme une aventure, une première rencontre dans un café un certain vendredi soir. Un peu d’appréhension bien sûr sur les visages. Une association s’est occupée de cette rencontre, il s’agit de « Réfugiés Bienvenue ».

Céline Squaratti et Adrien Peschanski, couple qui héberge un demandeur d’asile.
Céline Squaratti et Adrien Peschanski, couple qui héberge un demandeur d’asile.

D’un côté un couple prêt à ouvrir ses portes pour un(e) inconnu(e), de l’autre côté un demandeur d’asile, ainsi que le représentant de l’association. Le couple : il s’agit d’Adrien et de Céline qui ont un appartement dans la commune de Bourg la Reine (département des Hauts-de-Seine) au sud de Paris. Ils ont décidé d’approcher « Réfugiés Bienvenue ». Ce qui frappe du coup c’est la candeur de leur jeunesse. C’est peut-être « la faute aux clichés », mais plus d’un croient que c’est seulement les plus âgés qui sont les plus généreux.
Là on y met parfois de la méchanceté en expliquant que ce sont eux qui ont tout vécu. N’ayant plus à faire dans la vie, ils se tournent vers la charité, « question de s’occuper », encore une fois je précise qu’il s’agit d’une version rude de l’opinion qu’on se fait des personnes âgées. A la question de savoir ce qui motive les deux jeunes gens, simplement, Adrien répond « c’est presque un héritage. De par le passé, ma famille a accueilli un étranger qui est resté chez nous et depuis il est comme un frère pour moi ».
Avec un petit sourire, Céline explique que ça a toujours été sa passion le fait de venir en aide aux nécessiteux. « J’ai toujours rêvé de travailler dans l’humanitaire, mais ma vie de couple pour le moment ne le permettrait pas, et je me suis dit pourquoi ne pas agir sur place ?», dit-elle. Doctorante en droit d’asile, mais aussi très active dans la vie associative, Céline indique que puisque les moyens matériels (appartement, commodités, etc.) leur autorisent d’accueillir quelqu’un, ils ne peuvent pas s’en empêcher. Cette jeune femme ajoute qu’ils ont essayé d’entrer en contact avec une autre association il y a quelques jours qui s’occupe des réfugiés… mais sans succès, « c’est finalement Réfugiés Bienvenue qui nous permet de réaliser notre souhait», précise-t-elle avec émerveillement.

Une solidarité qui brave même le terrorisme
logo_refugies_bienvenue-1-e1443341722445Agée seulement de quelques mois, l’association « Réfugiés Bienvenue » ne se focalise que sur les personnes demandeuses d’asile, c’est-à-dire celles qui n’ont pas encore obtenu la protection de la France. La raison avancée par le président de l’association est qu’en général les personnes qui ont déjà le statut de réfugié ont le droit de travailler, d’avoir un logement HLM, de toucher le RSA. Pas les demandeurs d’asile, qui sont pourtant au moins cinq fois plus nombreux. .Plutôt du genre confiant Emile Le Menn estime que malgré le jeune âge de l’association, ils vont arriver à trouver beaucoup d’autres familles solidaires ; « le placement de ces gens en hébergement est continu, par exemple on a 15 familles qui nous proposent les places en ce mois de janvier », dit-il. Selon le président de « Réfugiés Bienvenue », ce sont les familles qui font le premier contact par Internet, « il y a un formulaire très simple à remplir et un de nos bénévoles les appelle pour plus d’éclaircissements », explique Emile Le Menn.
Bénévole lui-même, Monsieur Le Menn trouve que les attentats, comme ceux de novembre 2015 à Paris, n’affectent en rien la solidarité de ces familles. « Les opinions ne changent pas, ceux qui sont prêts à aider le font toujours en bravant toute cette folie, ce sont plutôt ceux qui ne pourront jamais le faire qui se trouvent des prétextes », précise-t-il.
Selon son propos, les familles qui hébergent ne tiennent pas compte de la religion des demandeurs d’asile. Le président de « Réfugiés Bienvenue » indique qu’elles peuvent demander la religion de l’individu qu’elles vont abriter seulement dans le but de le connaître plus et de savoir quels moyens mettre à sa disposition.
« Nous avons déjà placé 45 demandeurs d’asile en hébergement», dit-il. A côté de ces familles et couples qui cèdent de leur espace et de leur intimité aux demandeurs d’asile, le président de « Réfugiés Bienvenue » indique qu’il y a, au sein de l’association, des jeunes étudiants, ne pouvant pas héberger, mais qui organisent souvent des pique-niques, sorties, cafés, pour agrémenter les journées des demandeurs d’asile. Devenue officiellement association le 16 septembre 2015, « Réfugiés Bienvenue » est constituée de 30 jeunes gens tous bénévoles. Elle est située dans le 20e arrondissement de Paris.

 

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