La vingtaine révolue, le rappeur français Black Sun se présente comme le porte-voix de la jeunesse consciente et engagée. En pleine préparation de son premier opus « Blacksunrice » qui sortira bientôt sur le marché du disque, le jeune musicien lorrain d’origine guadeloupéenne a accordé une interview exclusive à L’oeil de l’exilé.
Propos recueillis par Jean MATI
Jean Mati : Pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours musical ?
Black Sun : Ma carrière musicale a bel et bien débuté dans les années 2000. J’ai commencé à rapper en 2004 au lycée Alain Fournier à Verdun. C’était très bref avec des potes. Et ça n’a pas trop marché. Après je me suis lancé dans l’improvisation de 2008 à 2012. Pour la première fois, j’ai enregistré en 2013. J’avais travaillé avec l’allemand Fererwer. On avait lancé l’album « Evo Live ». Malheureusement, ça n’a pas connu un grand succès. L’album était en français et en allemand. Par la suite, on n’a pas travaillé ensemble. Et pourtant, on avait une bonne idée de faire la suite de « Evo Live », en renversant les mots, ça donnait « Evil love ! ». (Rires)
Après 2013, j’ai commencé à enregistrer régulièrement. J’ai réalisé beaucoup de sons individuellement. Entre 2013 et 2015, j’ai produit une compilation de sons, intitulée « La Malédiction de Cham ». Dans l’ensemble, il y a eu vingt et un sons. Parallèlement, j’ai lancé aussi « Laisse moi te parler ». Maintenant, j’ai un groupe dénommé « Les Zombres ».
J. M. : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir musicien, plus particulièrement rappeur ?
B. S. : J’ai l’âme d’un artiste chevronné. Ce génie de l’art d’Orphée a toujours habité en moi. J’aime le côté revendicateur du rap. Certes, j’étais un peu doué en littérature. Toutefois, j’aimais bien le milieu. C’est l’une des raisons qui m’a poussé à faire du rap. J’ai toujours été inspiré par le groupe « Wu-tang ». Au niveau de la revendication, j’aime bien le groupe « Afro Jazz ».
J. M. : Quel message, vous véhiculez par le biais de votre musique?
B. S. : Je fais passer le message de conscientisation. J’amène les gens à réfléchir. Je déteste la manipulation. Je suis contre l’oppression. Je prône l’égalité des peuples. Je suis contre l’injustice. Ma musique est centrée sur la liberté d’expression.
J. M. : Aujourd’hui, le monde est menacé par l’obscurantisme, la liberté d’expression est remise en cause, quelle est votre lecture des faits en tant que leader opinion ?
B. S. : En effet. Au jour d’aujourd’hui, il est déplorable de constater qu’il y a beaucoup de censure. Il y a des choses qu’avant on pouvait dire. Mais aujourd’hui, tout est contrôlé. On l’a vu récemment avec le rappeur Booba à Lyon. Je trouve que les gens se trompent d’ennemis.
J. M. : Selon vous, c’est quoi la liberté d’expression ? Cette liberté permet-elle de tout dire ?
B. S. : La liberté d’expression, c’est le fait de s’exprimer librement. Il y a aussi des limites. Fort malheureusement, certains en abusent fortement. Non, je pense que la liberté d’expression doit être encadrée pour éviter les dérapages. L’abus peut conduire aux scènes déplorables comme on l’a vu aux Etats-Unis avec des gens se promenant avec des drapeaux nazis. Je pense qu’en cas d’injures et de racisme, il n’y a plus de liberté d’expression.
J. M. : Quels sont vos projets d’avenirs ?
B. S. : Là je me concentre sur mon premier album « Blacksunrice ». Je compte le sortir en début 2017. Entre-temps, je vais faire une vidéo (un clip) sur ma carrière qui sera intitulée « Ma vie d’Artiste ». Je continuerai aussi à faire de la scène.
J. M. : Votre mot de la fin …
B. S. : Il ne faut pas dépenser les énergies dans des luttes inutiles. Il faut se donner la main pour aller de l’avant. Le vivre ensemble est un élément essentiel dans une société démocratique. Donc, les races du monde, ne peuvent pas se diviser. Il faut être ensemble pour combattre toute forme d’oppression afin de construire un monde meilleur.