Un poème de Nahid SIRAJ

Traduit de l’anglais au français par Denis PERRIN

(téléchargez la version originale)

Sur le pont Alexandre III, entre Invalides et le Grand Palais (crédits photo : Lisa Viola ROSSI)

Elle arrive, heureuse et libre
Se moquant des soubresauts glaçants.

Un sursaut de vie quête des silhouettes défuntes
Avant de faire naître un sourire sur ses joues
Alors qu’elle ralentit à l’approche d’un feu.

Un parfum de Seine depuis les Invalides
La cerne comme si de rien n’était,
Il y a cette jubilation quand elle redémarre
De jeter d’insistants regards à la Seine.
Il semble que leur dialogue est le même chaque matin.

Que dire aussi de cet héritage enterré de Toscane ?
De l’angoisse née d’un trop pesant changement de monde ?
Ou peut-être de l’effacement de ce qui faisait sa vie, à elle ?
Qui sait, après tout ?

Regardez. Voici donc les écoliers !
Elle fait tinter la cloche.
Un petit rire l’accompagne
Oublieux du corps qui sue
Préservant de son sourire la part d’ombre d’un destin parisien.

Retrouvant ce rythme qu’elle interprète habituellement
Elle se rappelle « Nella Fantasia »
Mue par le besoin de songer encore
A la perversité de l’existence,
Et à ces conversations qui par une impérieuse nécessité
Nous convient à parler ensemble
D’elle et du reste.

 

 

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