Le rapport sur l’intégration a été remis ce lundi 20 février. Il y a une semaine, une conférence sur la refonte de la politique d’intégration se tenait au musée national de l’histoire de l’immigration en présence d’Aurélien Taché. Ce député du Val- d’Oise est en charge du rapport sur la politique d’intégration.
Aurélien Taché nous rappelle que l’intégration est un pilier de la cohésion nationale. En 2017, il y a eu 100 000 demandes d’asiles et 40 000 personnes ont obtenu le statut de « réfugié ». Néanmoins, l’obtention du statut de réfugié ne règle pas tout, plus de 1500 personnes sont encore dans des centres d’hébergement après avoir obtenu leur statut de réfugié.
Une nouvelle politique migratoire révolutionnaire ?
Le député souligne l’importance de la maîtrise de la langue française dans la réussite du processus d’intégration. Elle facilite l’insertion professionnelle. Pourtant, selon Aurélien Touché, seulement 1 étranger sur 3 trouve un emploi dans les 5 premières années qui suivent son arrivée en France.
Ayant participé aux journées d’intégrations qui visent à transmettre la culture française aux réfugiés, Aurélien Taché est sceptique, voire cynique. Le programme est trop vaste, et le nombre d’heures de français proposés est insuffisant. Selon le jeune parlementaire, pour qu’une politique d’intégration fonctionne, il faut que la société accepte de lui donner la place qu’elle mérite.
Il constate aussi l’absence de ritualisation d’intégration à la française, contrairement aux pays anglo-saxons où l’obtention de la nationalité est célébrée avec ses amis, sa famille… Sur ces différents sujets, Aurélien Taché souligne qu’on a longtemps considéré : « que moins on en parlait, mieux ça se passait ».
Il conclut : « C’est un phénomène social, il est là, il ne s’agit pas d’être alarmiste ou angélique, mais de faire en sorte que l’intégration se déroule dans de bonnes conditions ».
Une attente interminable et des procédure chaotiques
Pour poursuivre les débats, Réda Didi (auteur du rapport de la Fondation Jean-Jaurès sur la refonte de la politique d’intégration) et Adjiim Dangaar (dessinateur de Presse).
Pour Réda Didi, les français sont conscients que les problèmes de migrations vont durer dans le temps. Dans ce cadre, « on a besoin de réfléchir à une refondation de la politique d’intégration des primo arrivants ». N’y a-t-il pas de solutions ?
Adjim Dangar donne sa version du processus d’intégration à travers les commentaires de ses dessins. Il se rappelle que sa première expérience en France se résume aux heures d’attente devant la préfecture : « J’ai déjà attendu 24 heures pour pouvoir rentrer dans une préfecture ».
Pourtant, ce système n’est pas irrémédiable. Monsieur Didi propose une dématérialisation des procédures administratives effectuées en préfecture. Cela éviterait les files d’attente interminable. Et surtout c’est réalisable « on l’a bien fait pour l’impôt ».
La remise de ce rapport a suscité des réactions dans toute la presse française. Nous remercions le Musée National de l’Histoire de l’Immigration pour son accueil.