Moi, Yuan Meng, panda réfugié en France au zoo de Beauval, qu’apprends-je ? Que certains de mes semblables ne se contentent pas de bambou pour leurs repas MAIS qu’ils se sont AUSSI mis à consommer des carottes. Un bel exemple d’intégration… mais bon, faut y arriver… !
Je ne sais pas si c’est le cas ailleurs mais toujours est-il que je découvre donc que plusieurs de mes congénères, vivant hors de Chine, mangent… des carottes. DES «QUOI» ?
La carotte ? Je ne savais trop rien à ce sujet. Du coup je suis allé sur Wikipédia afin de me documenter : « La carotte (Daucus carota subsp. sativus) est une plante bisannuelle de la famille des apiacées (anciennement ombellifères), largement cultivée pour sa racine pivotante charnue, comestible, de couleur généralement orangée, consommée comme légume ». Voici ce qu’on dit.
La (longue) quête de la carotte
Par-delà cette information culturelle que j’ai eu le temps d’apprécier, j’ai émis le souhait d’accéder à ce met qui, me disais-je, allait contribuer à me rapprocher des Français et autres Européens qui en sont friands, crois-je savoir.
J’ai, de ce fait, entrepris de faire une demande en bonne et due forme auprès de mes gardiens, auprès du vétérinaire du zoo, auprès du directeur du zoo, auprès du maire de la commune du zoo, auprès du préfet, des élus de la région, des services sociaux, de l’Office en charge de mon accueil, des associations (qui font ce qu’elles peuvent). Des dossiers, des papiers, des mails, des entretiens en vis -à-vis se sont enchaînés et empilés depuis des mois, sans grand résultat.
Brigiiiiiiite, fais quelque chose !
Est-ce pourtant si compliqué ? Faudra-t-il que j’en appelle à mon amie Brigitte Macron dont le bureau déborde déjà de requêtes de tous poils (de panda) ? Et tout ça juste pour un plat de carottes qui signerait enfin mon intégration en cette terre au climat à tous points de vue (de panda) tempéré ?
Accessoirement, pour tout cela, je suis passé par mon traducteur attitré, un homme remarquable que je salue ici… Oui : il y a effectivement encore un obstacle, celui de la langue. Oui, bien sûr, je suis conscient que pour mon intégration il faudra bien également que je m’initie à la langue de Molière. Mais c’est une autre histoire que je vous conterai plus tard, nom d’un bambou et d’une carotte !
Yuan Meng
(Traduction de Denis PERRIN)