La liberté de la presse a continué de se dégrader dans de nombreux pays et les zones « sûres » pour les journalistes se raréfient, affirme Reporter sans frontières dans son rapport 2019. Une hostilité croissante à l’égard d’une profession. Selon son rapport 2019 sur la liberté de la presse dans le monde, Reporters sans frontières dresse un bilan accablant: « La haine des journalistes a dégénéré en violence », prévient l’association, laquelle souligne que les passages à l’acte sont « plus graves et plus fréquents ».
Sur la carte du monde, seulement 24% des 180 pays et territoires étudiés affichent une situation « bonne » ou « plutôt bonne » pour la liberté de la presse, contre 26% en 2018.
L’ONG, qui établit ce classement annuel en relevant les violences commises contre les journalistes et en rassemblant les analyses de journalistes, juristes, et chercheurs du monde entier, constate « un accroissement des dangers et, de ce fait, un niveau de peur inédit dans certains endroits » parmi les journalistes.
Le harcèlement, les menaces de mort, les arrestations arbitraires, font de plus en plus partie des « risques du métier ».
En Afrique, la République Démocratique du Congo ne montre pas l’exemple
La liberté de la presse à l’heure des grands changements en Afrique Subsaharienne.
L’Afrique subsaharienne n’échappe pas à la nouvelle dégradation mondiale de la liberté de la presse. La haine des journalistes, les attaques contre les reporters d’investigation, la censure, notamment sur internet et les réseaux sociaux, les pressions économiques et judiciaires contribuent à affaiblir la production d’une information libre, indépendante et de qualité sur un continent où la liberté de la presse a connu d’importantes en 2018 mais plutôt pas le cas pour la RDC.
En République Démocratique du Congo (154ème au monde comme l’année dernière 2018), un climat toujours plus hostile, véhiculé par l’actuelle gouvernement dirigé par le président Félix Antoine Tshisekedi s’est installé.
« Jamais les journalistes congolais n’avaient fait l’objet d’autant de menaces de mort », et jamais non plus ils n’avaient « autant sollicité d’entreprises privées pour assurer leur sécurité » souligne RSF, alors que il y a eu alternance dans ce pays il y a pas longtemps.
Il y a deux semaines, plus de 80 journalistes et 4 employées d’une chaîne de télévision privée émettant à partir de Kinshasa (capital de la RDC) ont été violemment agressés et arrêtés pour avoir exigé de meilleures conditions de vie et dénoncé les entraves qu’ils subissent lors de leurs reportages sur terrain par des hommes en uniforme : la police, l’armée, les gardes républicaine communément appelé Bana Mura etc… Sans oublier les autorités politico-administratives.
Ces 80 journalistes et 4 employées ont tous été arrêtés et embarqués dans le jeep pendant leur seeting dans la capitale. Or il y a pas longtemps lors de la visite officielle du nouveau chef de l’État Félix Tshisekedi aux États-Unis d’Amérique, lors d’une conférence ouverte, il avait lui-même déclaré clairement qu’il va « déboulonner le système dictatorial installé dans le pays pendant plusieurs années… Et respecter la presse comme le 4ème pouvoir au monde! »
Mais ce que nous vivons c’est bien d’ autres que la continuité du système et l’impunité de droit de l’homme ; affirme Pierre Bordney assistant manager Desk- Afrique RSF.
La plus part des médias y sont contrôlés par le service de l’ANR (Agence Nationale de Renseignements), les derniers correspondant clandestins en exile sont « pourchassés sans relâche » condamne RSF.
Les journalistes africains sont soumis à des nombreuses formes d’intimidation et de pressions, et à un harcèlement judiciaire croissant. Si l’Europe demeure le continent qui garantit le mieux la liberté de la presse, les journalistes d’investigation y sont, plus que jamais, entravés dans leur travail.