C’est au soir du mercredi 24 avril 2019 que la coalition au pouvoir Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH) se sont réunis au Kempiski Fleuve Congo Hôtel, pour célébrer la victoire à l’élection. Nous pouvons aussi reformuler, ils fêtaient la cooptation de leurs nominés au bureau de l’Assemblée nationale, c’est selon.
Bien que tous les membres du bureau définitif soient connus, l’opinion retiendra qu’il n’y a pas eu de vote à l’Assemblée nationale mais plutôt une cooptation à des différents postes de ce bureau. En effet, une élection selon la définition simple du dictionnaire français, implique un choix parmi deux ou plusieurs candidats. Mais ce qui s’est passé au palais du peuple n’a rien d’une élection, se plaint un député de l’opposition et la population congolaise en général éparpillés à travers le monde. « C’est comme si je mettais un téléphone sur la table et je vous demandais de choisir un téléphone. Avez-vous un autre choix que celui qui est sur la table? », s’interroge le député national de l’opposition Daniel Safu qui a boycotté, selon ses propres termes, ce scénario de mauvais goût qui, malheureusement, toujours selon lui, a eu curieusement la bénédiction de l’UDPS, parti qui s’est longtemps battu pour la démocratie! « Nous avons vu la candidature de notre collègue Henri Thomas Lokondo recalée sans raison valable par une peur bleue de perdre alors qu’on se dit être majoritaire. Sans honte, on nous parle d’une motion politique non réglementaire. Mais ce qui nous choque, c’est de voir que le bureau provisoire de l’Assemblée nationale était conduit par un élu de l’UDPS qui n’a su résister à la pression de la machine FCC. Le FCC est dirigé par l’ancien président Joseph Kabila dont sa main mise rode toujours à la tête du pays, la désormais nouvelle majorité présidentielle », a déclaré un autre membre de la société civile congolais. Interrogé à ce sujet, un observateur de la politique congolaise regrette que l’UDPS se soit livré à ce jeu malsain antidémocratique orchestré par le FCC ; comportement ayant caractérisé toutes ses législatives entre 2006 et 2011. Comparant le passage en force qu’il y a eu à l’Assemblée nationale à la situation qui se passe au Sankuru avec l’élection du gouverneur et vice- gouverneur, et où toujours un candidat du FCC veut être l’unique candidat à cette élection, l’interlocuteur de la société civile ne s’est pas empêché de parler de la « Sankurusation » du bureau de l’Assemblée nationale. La classe politique du monde entier ainsi que la population congolaise en particulier ne cesse de se poser cette question, à savoir si monsieur le Président Félix Antoine Tshisekedi sera-t-il en mesure de rompre l’impunité et sauver la liberté d’expression et de l’opinion? Un combat qui a coûté la vie à plusieurs journalistes, activistes des mouvements citoyens et de l’opposition congolaise!