La Guinée brûle, Alpha Condé s’en moque. Décidément, le chef d’État guinéen n’a pas fini d’humilier son peuple! Rien d’autre ne le préoccupe plus que de bâtir son empire avec le sang des innocents. Les manifestations appelées « résistance citoyenne, active et permanente » par le FNDC (Front National pour la défense de la Constitution), partis politiques pour contrer le président Alpha Condé, s’apprête à renoncer à son projet de doter la Guinée d’une nouvelle constitution.
Ajoutons à cela le mouvement de grève du SLECG -Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée- qui continue de faire des victimes et des dégâts matériels importants en Guinée.
Le 29 janvier 2020, la Guinée se réveille avec la vidéo de cette femme trainée par les forces de police pour avoir manifester.
https://twitter.com/diengalimu/status/1222670736801910784
Avant d’aboutir à cette violence, un processus s’est mis en place en Guinée Conakry. La volonté du président de changer la constitution pour se rpésenter à déclenché la colère du pays et des mouvements de grève. Retour sur le début de ces manifestations.
Un premier jour de révolte dramatique
La journée du lundi 13 janvier fut le début de la résistance active de la population guinéenne. Bilan : deux morts par balle selon des sources hospitalières.
Le premier s’appellait Thierno Mamadou Sow, jeune lycéen abattu à Conakry dans le quartier Cosa, les proches de la victime pointent du doigt accusateur les forces de sécurité.
La seconde victime, Alhassane Diallo, un adolescent âgé de 15 ans apprenti carreleur, est la première victime de la manifestation à Labé. Sa mort s’est passée dans des circonstances non élucidées.
Selon des sources bien informées, Labé a connu une révolte qui a touché les administrations : le bureau du procureur et la salle d’audience du tribunal de première instance de la ville de Labé ont brulé, idem pour le fief de l’opposition ; il y a aussi les véhicules garés dans l’enceinte de la brigade de proximité du quartier de Daka.
La même source indique que les forces de l’ordre étant pris de court, des militaires sont venus en renfort du camp Elhadj Oumar Tall.
Le second jour de révolte en Guinée : suite de la répression
Selon une source hospitalière, les affrontements entre jeunes partisans du FNDC et les forces de défense et de sécurité qui secouent la ville de Labé depuis le 13 janvier ont fait une nouvelle victime.
Souleymane Diallo, âgé d’une vingtaine d’années. Il aurait succombé dans la salle de réanimation de l’hôpital régional de Labé où il avait été admis après avoir reçu une balle dans la tête.
L’annonce de ce nouveau décès continue à embraser les esprits : cela porte désormais à trois morts et plusieurs blessés ainsi que d’importants dégâts matériels.
A Conakry, l’horeur est à son paroxisme. C’est un enfant de moins de 10 ans qui a été touché dans le quartier Sonfonia, lui aussi touché par une balle dans la tête. Cette affaire amplifie les enjeux de communication : un enfant de 10 ans a été tué par balle lors d’une manifestation!
Dans une vidéo devenue virale sur la toile, on voit un individu à terre, se vider de son sang.
Le lendemain, un habitant de Sonfonia se présentant comme le grand-père et homonyme de l’enfant, a tout simplement nié les premières versions sur les circonstances de la mort du petit Fofana. Il affirme que l’enfant n’a pas été touché par les balles de la police mais par un explosif qu’il aurait ramassé dans une poubelle…
Cette version, contestée par l’opinion publique, laisse sans voix.
Ailleurs, on brûle les symboles de l’Etat
A Lélouma, une préfecture de la région administrative de Labé, le préfet est en fuite car sa résidence a été saccagée et des véhicules de commandement ont été brûlés.
Labé : les bérets rouges accusés d'exactions https://t.co/nZy5TpDdcr
— Foutanews (@foutanews) January 28, 2020
A Pita, les locaux de la gendarmerie et de la police ont été incendiés. La tension est très vive dans cette ville située à 260 kilomètres de la capitale. Des forces de sécurité en renfort sont déployées dans toute la ville. Après trois jours de désobéissance civile, soldée par quatre morts, plusieurs blessés, des dégâts matériels importants et des arrestations à Conakry ainsi que dans plusieurs villes de la Guinée.
Le FNDC a décidé de suspendre les manifestations ce mercredi 15 janvier pour enterrer les victimes et permettre aux guinéens de se réapprovisionner en nourriture en vue des actions intenses qui vont suivre.
Les manifestations ont repris le 21 Janvier 2020 sur l’ensemble du territoire national selon le communiqué du Front National pour la défense de la constitution.
Suite à l’emprisonnement des enseignants grévistes et de certains syndicalistes, l’USTG solidaire du SLECG annonce une grève générale et illimitée dès le mardi 21 janvier.
Tougué : les salaires de nombreux enseignants bloqués https://t.co/A0IZmBVYSH
— Nouhou Baldé (@Nouhoubalde) January 29, 2020
Pendant ce temps, le président Alpha Condé prend un décret d’ouverture de la campagne électorale pour les élections législatives (le Président de la République) Alpha Condé a décrèté l’ouverture de la campagne électorale en Guinée pour les législatives le 16 Janvier 2020 à minuit et ferme le 14 février 2020 à minuit. Cette attitude du chef de l’Etat risque de mettre le feu aux poudres.
La France réagit à la situation en Guinée Conakry
Sur le plan international, la France a réagi, par la voix de son Ministre des affaires étrangères à l’Assemblée Nationale française, appelant toutes les parties à l’apaisement.
«L’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution, ne nous paraît pas être obligatoirement partagée ni par sa population, ni par ses voisins», a déclaré Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française. Jusque-là, la France avait opté pour la discrétion sur ce dossier.
Cet appel à l’apaisement, le ministre l’exprime dans un cadre bien précis: il ne s’agit pas d’une «déclaration», mais d’une prise de position prononcée en réponse à une question posée par la Commission des Affaires étrangères, minimise ainsi un député.
Mais sur le fond, le souci de respecter la Constitution a été soulevé à plusieurs reprises. Depuis plusieurs mois, Paris discuterait en coulisses de façon directe, en envoyant des messages de retenus au Président Alpha Condé, indique un parlementaire français.