20 membres du gang armé connu sous le nom « 400 marozo » ont attrapé le sida après avoir violé une jeune orpheline de 18 ans à tour de rôle. Le groupe dirigé par « Lanmò san jou » opère à Ganthier. Leur mode opératoire est connu : vol, viol, meurtre et kidnapping. Retour sur une histoire sordide qui dévoile laviolence omniprésente sur l’ïle d’Haïti.
C’est l’histoire d’une jeune fille orpheline de 18 ans, vivant à la capitale Port au Prince. Après s’être disputé avec la dame qui l’hébergeait, elle est jetée à la rue. Le motif de dispute est simple : la jeune femme refusait de continuer la prostitution. Elle voulait s’occuper de la maison.
La prostitution pour survivre quand on nait orpheline sans avoir connu ses parents…
En Haïti, la pauvreté gangrène toute la société, à commencer par les plus faibles. Et tout le monde a besoin d’un toit pour survivre. Or, une dame lui proposa de l’héberger contre des services. Il s’agissait en faite de prostitution pour payer son loyer.
Ainsi, encore mineure, elle fut contrainte de coucher avec des personnes pour participer économiquement à la vie de la maison. Parmi ces personnes, beaucoup refusait de mettre des préservatifs. Peu importe son avis, ils abusaient d’elle sexuellement. C’est selon elle, la façon dont elle a attrapé le sida.
Il faut donc imaginer la détresse de cette jeune femme qui a fêté ses 18 ans, ne voulant plus continuer ce travail. La dame qui l’hébergeait l’ a alors mise à la porte. Seule, sans rien, la jeune orpheline est terrifiée par la nuit qui s’approche.
Innocence et fragilité dans une ville cruelle
La jeune orpheline rencontre alors un jeune homme qui lui propose de l’héberger chez sa tante pendant quelques jours. Elle accepte en toute innocence et décide de le suivre sans la moindre hésitation.
Le jeune homme l’amène dans un lieu différent de ce qu’elle attendait. Le lieu est rempli de gens armés, des personnes bizarres, leur attitude est orageuse. Elle se rend vite comtpe « qu’ils n’en ont rien à foutre des problèmes des autres ».
En effet, la jeune orpheline se retrouve face aux membres du groupe ‘’400 marozo’’. Ils ont selon l’enquête embauché le jeune homme pour récupérer des personnes. En se servant d’une apparence de bienfaiteur, le jeune homme est rabbatteur pour le gang.
Parmi les personnes présentes, 20 membres décident de violer la jeune orpheline par groupe de 10. Les lignes qui suivent sont insoutenables, mais c’est son histoire.
Elle avoue avoir saigné, tordu de douleur, ses cris se transforment en hurlement, mais rien ne s’arrête.
Finalement, elle est relâchée, à nouveau seule et déboussolée. Elle fait alors le seul acte libre qui lui reste possible : contacter une radio haïtienne pour témoigner et partager sa détresse.
Bouleversé par ses révélations, preuves à l’appui, elle trouve enfin des personnes qui lui propose une aide bienveillante. Elle obtient un suivi médical, un logement provisoire et de l’aide pour ouvrir un petit commerce.
Mais le bilan est lourd. Le kidnapping continue de gagner du terrain comme si c’était devenu une tradition locale d’Haïti, tandis que les actes de violences sexuelles se font sentir quotidiennement dans la société haïtienne. Les plus pauvres sont les premières cibles. La situation se dégrade, les autorités n’agissent pas, la presse libre est muselée. Haîti est un si beau pays qu’on le décrit comme « l’enfer au paradis » à cause de ses très dures conditions de vie. De nombreuses jeunes femmes, qui pour beaucoup sont mineures, se retrouvent ainsi livrer à la violence la plus abjecte, dans un pays où le chaos et l’enfer règnent en maitre pour tout le monde.