Depuis plus de 3 ans, Haïti est en proie à crise d’insécurité démesurée. Cette situation dévaste la sécurité de tous les citoyens résidant sur le territoire haïtien, au point d’en entraîner l’assassinat de Jovenel Moise.
Les gangs armés sont omniprésents dans toutes les villes, de la capitale Port-au-Prince à la province, Le G9, -coalition de 9 gangs lourdement armés, émanation du pouvoir-, est devenu incontrôlable. L’évasion de centaines de prisonniers de la prison de croix-des-Bouquets, le 25 février 2021, a renforcé ce phénomène de banditisme.
Le jeudi 17 juin 2021, le rapport périodique (émis tous les 120 jours) du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), sur la situation en Haïti, a été présenté au Conseil de Sécurité des Nations-Unies à New York. Ce rapport signale l’aggravation de la criminalité en Haïti, et révèle l’incompétence de l’Etat dans la gestion de cette crise d’insécurité affligeant la population.
Acheminements en quantités importantes de cargaisons d’armes dans les ports.
Depuis 2016 les ports du territoire haïtien reçoivent fréquemment des cargaisons d’armes illégales, certaines ont été saisies par la police, mais d’autres en circulation, sont aux mains des gangs. Malheureusement aucune mesure n’a été prise pour enrayer cette situation.
L’affaire des sept mercenaires en 2019
Le 17 février 2019 la police nationale d’Haïti (PNH) arrête 8 personnes lourdement armées à bord de deux véhicules. Selon l’ex premier ministre Jean-Henry Céant, ces mercenaires (1 haïtien, 5 américains, un russe et un serbe) avaient pour mission de l’assassiner. Néanmoins, Moise Jean Charles, leader très influent de l’opposition a déclaré que ces mercenaires préparaient un coup d’Etat contre le président Jovenel Moise. Le 20 février 2019 ces mercenaires sont libérés sans aucune justification des autorités judiciaires à la population haïtienne. Le président de son côté, via son conseiller, Jude Charles Augustin informe la presse qu’il ignorait leur départ vers les Etats Unis. Cela démontre un grave problème d’organisation et de gestion au plus haut niveau de l’Etat.
L’assassinat de Jovenel Moise
Lors d’une intervention à radio télé caraïbe (RTVC), le 7 juillet 2021, le premier ministre par intérim, docteur Claude Joseph a confirmé l’assassinat de Jovenel Moise en sa résidence à Pèlerin 5, zone de la capitale dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Le premier ministre affirme que l’épouse de Jovenel Moise a été touchée par balle lors de cette attaque, et qu’elle reçoit les soins nécessaires. Par ailleurs, Claude Joseph lance à la population, un appel au calme, déclarant, que la situation est sous contrôle et qu’il assure la continuité de la l’Etat.
La police haïtienne a procédé à l’arrestation de 19 des mercenaires, selon la déclaration du directeur général de la police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charle dans une conférence de presse le 8 juillet. Parmi eux, 15 colombiens et 2 américains d’origine haïtienne. Selon la PNH, l’assassinat du président a été perpétré par un groupe de 28 personnes, dont 26 colombiens. Deux des assaillants ont été tués lors d’une opération menée par la PNH.
Selon le juge de paix Carl Henry Destin « Le président fut touché plusieurs fois à la tête, mais aussi dans les oreilles et les yeux, nous avons constaté douze orifices sur corps du président ».
Aujourd’hui beaucoup de questions se posent sur la situation actuelle d’Haïti. Mais ce qui est clair, est que la situation d’insécurité sur le territoire haïtien n’est que l’aboutissement d’une mauvaise gestion politique.
Anderson D. Michel est un journaliste haïtien, résident de la Maison des journalistes (MDJ).