Mzia Amaglobeli en Grève de la Faim : 17ème Jour de Résistance pour la Liberté de la Presse !

Dans la nuit du 11 au 12 janvier 2025, la journaliste Mzia Amaglobeli a été arrêtée à deux reprises. Une première fois pour avoir collé un autocollant appelant à la grève sur le commissariat de Batumi. Quelques minutes après son relâchement, alors qu’elle est encerclée de policiers et insultée par Irakli Dgebuadze, chef de la police de la ville, celle-ci le gifle. Elle est immédiatement interpellée. Toujours en détention, elle risque jusqu’à sept ans de prison selon l’article 353 du Code pénal géorgien. Elle entame aujourd’hui son 17e jour de grève de la faim.

© capture d’écran / reportage Batumelebi

Cette arrestation s’inscrit dans un contexte de crise politique particulièrement grave en Géorgie. Depuis la réélection du Rêve Géorgien – parti prorusse dirigé en sous-main par le milliardaire Bidzina Ivanischvili – emprunt d’accusations de fraudes électorales, les manifestations en faveur de la démission du gouvernement en place ne ralentissent pas. Les altercations entre forces de l’ordre et manifestants se sont intensifiées et les journalistes incarnent des cibles privilégiées. De nombreux représentants de médias ont signé une déclaration dans laquelle ils demandent la libération de la journaliste au gouvernement. [propos de la rédaction]

[par Lela Lashki]

Mzia Amaglobeli est en grève de la faim depuis à présent dix-sept jours !

Mzia Amaglobeli est une journaliste géorgienne, cofondatrice et directrice des publications en ligne « Batumelebi » et « Netgazeti », ainsi que membre de la Maison des journalistes libres.

Chacun sait qu’elle n’est pas coupable. Ce qui est considéré comme immoral par les citoyens ordinaires ne peut pas être qualifié de la même manière en droit pénal.

Mzia est une journaliste intransigeante ; depuis de nombreuses années, elle fait preuve d’une détermination sans faille à dénoncer et critiquer l’environnement qu’elle décrit. Son exigence envers elle-même est une réalité que le soi-disant peuple géorgien a du mal à comprendre et à imaginer. Elle fait face à des agents de la loi, à des criminels professionnels et à des juges corrompus.

Elle a entamé une grève de la faim totale, ce qui signifie que son corps ne reçoit que de l’eau depuis 17 jours. Durant cette période, le défenseur public du pays, Levan Ioselian, et l’administration pénitentiaire ont diffusé des informations sur son état de santé. Cependant, aucun professionnel de la santé n’a évalué l’état de Mzia à ce jour ! Comme le soulignent ses proches et collègues, celle-ci souffre de plusieurs maladies chroniques, et la famine peut avoir des effets irréversibles sur son organisme.

La grève de la faim est officiellement confirmée par le médiateur et l’administration pénitentiaire. Elle est une prisonnière du régime, une femme privée de sa liberté pour avoir exercé son droit de manifester, et sa santé est gravement compromise.

Les collègues et partisans de la journaliste arrêtée exigent, dès son arrestation, l’ouverture immédiate d’une enquête et sa reconnaissance en tant que victime. Ils demandent également que le chef de la police de Batoumi, Irakli Dgebuadze, soit tenu pour responsable du traitement inhumain et humiliant infligé à Mzia Amaglobeli et que ses fonctions soient suspendues. Les manifestations et les discours de solidarité en faveur de cette mesure se poursuivent, mais les autorités et les forces de l’ordre restent sourdes.

Mzia Amaglobeli est en prison, pendant que d’autres, tels que des enquêteurs masqués, sévissent dans les rues pour avoir giflé un citoyen en infraction !

Mzia Amaglobeli est en prison, tandis que les violentes « forces de l’ordre » circulent librement.

Mzia Amaglobeli est en prison, tandis que des tortionnaires sont à l’extérieur !

Mzia Amaglobeli est en prison, et des meurtriers, voyous et corrompus proches du « Rêve  Géorgien» demeurent en liberté !

Officiellement, il n’y a pas de loi dans le pays !

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