[Par Nahed BADAWIA]
L’association “Panthéon Sorbonne Monde Arabe” a organisé le 16 mars 2015 une conférence sur la pratique journalistique et la liberté d’expression dans le monde Arabe.
La Maison des Journalistes a participé à cet événement avec deux journalistes du Moyen-Orient, le Yéménite Mohamad Alchami et la Syrienne Nahed Badawia. Le troisième intervenant était le journaliste français Tangi Salaün qui travaille, actuellement, pour l’agence Reuter comme correspondant en Égypte. Les trois participants ont abordé la liberté d’expression sur leur terrain du travail.
Mohamad Alchami a abordé la violation de la liberté d’expression par différents pouvoirs au Yémen : par le régime en place, les chefs des tribus et les extrémistes. Il a précisé que c’est bien là un réel combat pour les Droits de l’Homme, au-delà de celui de la liberté de la presse.
Nahed Badawia a évoqué trois périodes différentes.
Pendant La première république Syrienne (1932-1963) une liberté de la presse existait. Par exemple, il y avait 128 journaux et 129 périodiques littéraires, scientifiques et professionnels.
Lors de la deuxième république (1963-2011) Pendant le mandat du parti Baas on assistait à La nationalisation de la presse. Il n’y avait que trois journaux : AlBaas (renaissance), Alsawra (la révolution) and Tichreen (Octobre- la date du coup d’état de Hafez Assad). Mais on peut dire que tous étaient de pâles copies les uns des autres.
La presse entre 2011 et 2013 : durant la période révolutionnaire, la vie médiatique a fleuri. Jamais la presse n’a été aussi active et libre. Mais en 2014-2015 La presse fut prise entre deux feux: le régime et les extrémistes.
Tangi Salaün, pour sa part, a constaté que La révolution Twitter-Facebook ne concernait que peu de personnes dans le monde Arabe. En Egypte, son problème principal dans l’exercice de son métier de journaliste, était l’accès à l’information mais pas la répression.
A l’occasion de cette conférence les étudiants ont posé de multiples questions sur le thème de la liberté d’expression au Moyen-Orient et dans le monde dans son ensemble. Les orateurs, quant à eux, ont souligné, en conclusion, que les notions de « démocratie » et de « liberté de la presse » sont définitivement indissociables.
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