[Par Abdelmoneim Mohamed Ahmed RAHMALLAH]
Ci-dessous la poésie interprétée en arabe et ensuite commentée par l’auteur (à partir du minute 18’37 »)dans l’émission Couleurs du monde – Scène ouverte avec Zé Boïadé, le Rudi Flores trio, Puppa Lëk Sèn, Lillabox et Farnaz Modarresifar (Enregistrement le 06 juin 2016 à 20h au Studio 105 de la Maison de la Radio)
Traduction de Perrine Lenaert
1. Un oiseau blanc, la nuit, pur comme un mirage
S’envole au loin, pris dans l’obscurité
Et l’étoile qui me parle, scintille et puis s’éteint
Doucement, vint mourrir en mon sein
Lumières de ville, paupières gonflées
Tours érigées, soleil masqué
Un jardin cimenté
Sans plantes et sans enfants
Toi qui peux améliorer le sort
Toi qui rend les souhaits possibles
Nourris-moi!
Car la douleur habite mon coeur
Car la douleur coule dans mes veines
Elle absorbe toute joie, toute vie
Elle étrangle mon âme et l’abandonne en peine
Grand-Père pourtant nous avait bien appris
A prier pour de paisibles nuits
Le premier soir à chaque croissant de lune
Je fondais mes espoirs, priant la bonne fortune
Seigneur de l’abondance et de l’aridité
Du renouveau, de l’immobilité
Ton amour est la clef
Rend moi plus confiant que je puisse voir plus loin
Je te serais loyal, parcourant mon chemin
Grand-Père était un sage
Et son esprit, serein
Connu dans le village
Pour attirer le bien
Ö toi qui marche seul sur Terre
Toi qui dispense partout ton amour généreux
Restes éveillé et restes ouvert
La vision claire, la lumière dans les yeux
Un jardin cimenté
Sans plantes et sans enfants
Et cette vision
Ne prédit rien de bon
2. Geste spontané, impulsion d’un moment
J’écris sur notre amour
C’est à propos d’un coeur
A propos d’un battement
Pluie apaisant la chaleur de l’été
Ton amour est le bourgeon devenu fruit juteux
Essentiel comme la respiration
Constant comme une inspiration
Tel le fruit qui doucement mûri
Tel le rire et le jeu des enfants
Tel l’ambiance toujours vive des hommes dans le café
Tel la nécessité de partir travailler
Enveloppante fumée
Rituel et tradition
Acacia et hénné
Ont sublimé ta peau
3. Le vide de ton absence
Mes pieds se figent
Quand je veux qu’ils avancent
La femme de coeur
Devenue coeur de pierre
Que la peur et le manque
Ont maintenant recouvert
Les souvenirs de joie commencent à disparaitrent
Et les couleurs présentent dans ces spectres
Se changent en lumière morne
En images vides de sens
Etalant sur toutes choses le vide de ton absence
L’herbe devînt épineuse
Les feux éteints dans les foyers
La rage a vaincu le bon fond
Le coeur ravivé ses démons
La gaine tremble face au couteau
Et la nuit me laisse sans repos
Pas besoin de nier l’évidence
L’amour pourrait encore se transformer
Comme il transforme les crieurs et leurs voix
En un chant de promesses
Comme il transforme la hâche
En une main qui carresse
Il fait danser les blés
Il rassemble les êtres.