[Par Sirine AMARI]
Assassinat de cinq membres des milices de « Fajr Libya », dans une attaque à la voiture bélier qui avait pour cible un check point à l’ouest de Misrata. L’attentat a été revendiqué par la branche libyenne de l’Etat Islamique qui avait déclaré auparavant la guerre contre ces milices. Celles-ci détiennent la capitale Tripoli ainsi que d’autres villes situées dans l’ouest du pays.
La ville de Misrata située à 250 kilomètres à l’est de la capitale libyenne a été réveillée par un énorme bruit de détonation, à la suite d’un bombardement lors d’un attentat commis par un kamikaze à un check point à « Dafnia » la porte d’entrée ouest de la ville ; provoquant ainsi la mort de cinq membres des forces armées en place et de sept autres grièvement blessés.
L’organisation de l’Etat Islamique a revendiqué cet attentat sur son compte Twitter, précisant que l’auteur de l’attentat est de nationalité tunisienne et qu’il est connu sous le nom de « Abou Wahib Attounissi». L’EI qui a déjà revendiqué son implication dans des attaques similaires les mois derniers, a déjà mis en garde les milices de « Fajr Libya » constituées par des Islamistes, que la guerre est annoncée contre ses membres et que l’Organisation allait nettoyer le territoire de cette « impureté »… et les a invités à se repentir puis à retourner à la religion.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye a été abandonnée aux conflits sanglants et au chaos politique qui a conduit à une lutte meurtrière pour le pouvoir, engendrant une division du pays entre deux gouvernements avec deux parlements respectifs. Le premier est reconnu sur le plan international et conduit ses activités politiques à l’Est du Pays, tandis que le deuxième est basé à Tripoli. Il est soutenu par les milices de « Fajr Libya », pendant que les forces loyales aux deux parties du conflit ainsi que d’autres groupes armés mènent une guerre sur plusieurs fronts et régions du pays, une guerre qui a coûté la vie à des milliers de victimes depuis juillet 2014.
Le chaos sécuritaire dû à ce conflit a profité aux groupes de combattants djihadistes en vue d’étendre leurs zones de contrôle. C’est notamment le cas pour la branche libyenne de l’Etat Islamique qui a réussi le 29 mai dernier à faire tomber l’aéroport de la ville de Syrte (450 km à l’Est de Tripoli) après qu’elle se soit emparée de cette ville (dont était natif le colonel Kadhafi) au mois de février dernier.
Le gouvernement intérimaire libyen, reconnu par la communauté internationale, a tiré la sonnette d’alarme face au danger d’une attaque probable de l’EI contre des installations pétrolières proches de Syrte. Après s’être emparé de l’aéroport de la ville et de la base aérienne de Gardhabiya, les rebelles de l’Etat Islamique ne sont qu’à 150 kilomètres de la région du croissant pétrolier. En effet, cette zone concentre des entreprises, des champs pétroliers et également des ports stratégiques. La ville de Derna, désormais connue pour abriter le quartier général de l’EI sur le territoire libyen, est à seulement 1300 kilomètres de la capitale Tripoli.