Un poème de Rana ZEID.
Traduit de l’arabe au français par Dima Abdallah.
Moi, Dieu et toi,
Deux oiseaux et un franc-tireur.
Le franc-tireur ne se rappelle rien de son passé,
La précipitation lui fait oublier ses plaisirs…
L'œil de la Maison des journalistes
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Un poème de Rana ZEID.
Traduit de l’arabe au français par Dima Abdallah.
Moi, Dieu et toi,
Deux oiseaux et un franc-tireur.
Le franc-tireur ne se rappelle rien de son passé,
La précipitation lui fait oublier ses plaisirs…
Je suis venue au monde comme une femme : avant la révolution syrienne. Je ne nie pas avoir oublié parfois que je suis une femme, préoccupée par l’écriture et la vie, et obsédée par mon pays qui oscille entre les berges de la mort. Au moment où j’ai commencé à écrire, j’avais longtemps ignoré que j’étais une femme. L’éducation masculine que j’ai reçue m’a poussée à renier mon sexe et je sentais mon infériorité du fait de ma féminité ; par ailleurs les modèles féminins apparus dans les domaines littéraire et médiatique ne m’ont jamais captivée, le rêve qu’ils poursuivaient n’ont jamais du reste croisé le mien.
Un poème de Rana ZEID. Traduit de l’arabe au français par Dima Abdallah. La fleur sauvage que j’aperçois sur ton visage, Comment la cueillir de ma bouche …
Livres dans une école à Alep, en Syrie, utilisés pour se protéger des sniper. Photo de Muzaffar SALMAN
Je ne suis pas Achille, je suis G.T., et, contrairement à lui, son talon est devenu ma force, car j’ai survécu à ma mort et à ma propre personne. J’ai placé la carte d’identité italienne que le passeur m’avait donnée dans l’interstice entre mon talon et ma chaussure. Je voulais que la photo mise sur la carte prenne un aspect usé comme le style et l’écriture des lettres italiennes, avec nos identités humaines. Je continue de marcher et de me déplacer… Je voulais passer de l’Autriche en Allemagne, tout en sachant que la frontière allemande est difficile et que si l’on découvre que je suis Syrien, ou plutôt que je ne suis pas Italien, je serai renvoyé vers mon pays, où j’ai toujours vécu.
La distance qui me sépare de la Palestine me paraît si grande, autant qu’est éloignée la libération de la Palestine des intentions de ceux qui parlent en son nom. Le dernier moyen grâce auquel nous avions une idée de notre éloignement par rapport à la Palestine était celui que nous ont communiqué nos grands-parents : le nombre de nuits qu’ils avaient passées à dos d’âne ou, au meilleur des cas, de cheval.
[Par Ahmad BASHA] Traduction de l’anglais par Aline GOUJON Article publié en arabe sur Orient-news.net Version anglaise traduite par Anne-Marie MCManus : The Exodus سفر الخروج …